apprendre une oeuvre par coeur
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]phil : Apprendre par coeur, c'est tout savoir(les notes bien sûr, mais façon d'enchainer, nuances, agogique, coups d'archets....) donc c'est loin d'être très facile (si je te demande de commencer par la 17eme mesure sur le 3eme temps, seras-tu capable de le faire?). Certains musiciens me disent que lorsqu'ils connaissent une partition parcoeur, en jouant de mémoire, ils la voient défiler devant leurs yeux avec la musique en plus[/b]
Oui, c'est exactement ça ! bizarre pour une musicienne, mais j'ai une mémoire visuelle : je ne m'en sers pas tout le tps, mais en cas de besoin, pour une oeuvre très longue (ex: sonate de Liszt qui dure pratiquement 1/2 heure), je sais exactement où j'en suis (ex: page 44, 3ème système, 2de mesure)je n'ai aucun effort à faire puisque c'est imprimé dans ma tête.
Peut-être est-ce dû également à la complexité de l'écriture polyphonique du clavier: je ne serais peut-être pas capable de visualiser 15 portées d'affilée au cello: au piano, il n'y a que 5 ou 6 systèmes par page.
Oui, c'est exactement ça ! bizarre pour une musicienne, mais j'ai une mémoire visuelle : je ne m'en sers pas tout le tps, mais en cas de besoin, pour une oeuvre très longue (ex: sonate de Liszt qui dure pratiquement 1/2 heure), je sais exactement où j'en suis (ex: page 44, 3ème système, 2de mesure)je n'ai aucun effort à faire puisque c'est imprimé dans ma tête.
Peut-être est-ce dû également à la complexité de l'écriture polyphonique du clavier: je ne serais peut-être pas capable de visualiser 15 portées d'affilée au cello: au piano, il n'y a que 5 ou 6 systèmes par page.
- solène
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je ne pense pas que savoir exactement le numero de mesure serve à grand chose. le temps evidement, mais ça c'est pas très difficile. je miserai plutôt sur la forme, ça permet de savoir ou on est et où on va. le numero de mesure ne donne aucun contexte, c'est plus du par coeur pur et dur, dans ce cas autant jouer avec la partition.
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- Enregistré le :ven. déc. 08, 2006 3:05 pm
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Solène, je reprenais une phrase de Phil qui m'avait fortement intéressée puisque j'étais dans le même cas.
Evidemment, pouvoir commencer sur tel n° de mesure n'a en soi strictement aucun interêt musical. Ce n'est d'ailleurs pas ce que j'ai dit : je parle d'une mémoire visuelle en continu sur laquelle je peux m'appuyer en cas de besoin, ce qui est bien pratique (mais qui n'exclue pas d'éventuels trous : cf post - nous ne sommes pas des robots !)
Il y a aussi la mémoire gestuelle que certains ont déjà évoquée; mais j'aimerai revenir sur la mémoire de type analytique :
l'analyse de l'oeuvre doit bien sûr se situer en amont : combien de fois ai-je vu des étudiants découvrir tel ou tel travail thématique sur une partition une fois qu'ils l'avaient travaillée ( en aveugle ou en sourds devrais-je plutôt dire )! quel temps perdu !
L'analyse doit s'effectuer autant à la table de travail que sur l'instrument.
Une fois que l'on a déconstruit l'oeuvre tel un horloger, (et encore, il y a qq chose d'irréductible à l'analyse : une oeuvre est plus que la somme de ses parties ;elle nous dépasse et nous transcende), il faut tout remonter, lui redonner du sens , des lignes de force , substituer à une vision morcellée une vision synthétique et dynamique fondée sur la recherche de l'unité organique, bref passer de la micro à la macrostructure, travailler la conduite des lignes ( et pour nous les pianistes , travailler les différents plans sonores comme un orchestre )...
Tout cela fait plus partie, à mon sens, du travail de l'interprétation même si cela doit rentrer en ligne de compte dans le processus mental de mémorisation.
C'est cette construction progressive de la représentation que l'on se fait de l'oeuvre qui forgera notre interprétation personnelle;
Pour finir, ce qui est passionnant , c'est que l'on n'a jamais fini de découvrir de nouveaux trésors dans une oeuvre, ce qui justifie d'ailleurs les différentes versions de certains musiciens sur 20 ou 30 ans !
Evidemment, pouvoir commencer sur tel n° de mesure n'a en soi strictement aucun interêt musical. Ce n'est d'ailleurs pas ce que j'ai dit : je parle d'une mémoire visuelle en continu sur laquelle je peux m'appuyer en cas de besoin, ce qui est bien pratique (mais qui n'exclue pas d'éventuels trous : cf post - nous ne sommes pas des robots !)
Il y a aussi la mémoire gestuelle que certains ont déjà évoquée; mais j'aimerai revenir sur la mémoire de type analytique :
l'analyse de l'oeuvre doit bien sûr se situer en amont : combien de fois ai-je vu des étudiants découvrir tel ou tel travail thématique sur une partition une fois qu'ils l'avaient travaillée ( en aveugle ou en sourds devrais-je plutôt dire )! quel temps perdu !
L'analyse doit s'effectuer autant à la table de travail que sur l'instrument.
Une fois que l'on a déconstruit l'oeuvre tel un horloger, (et encore, il y a qq chose d'irréductible à l'analyse : une oeuvre est plus que la somme de ses parties ;elle nous dépasse et nous transcende), il faut tout remonter, lui redonner du sens , des lignes de force , substituer à une vision morcellée une vision synthétique et dynamique fondée sur la recherche de l'unité organique, bref passer de la micro à la macrostructure, travailler la conduite des lignes ( et pour nous les pianistes , travailler les différents plans sonores comme un orchestre )...
Tout cela fait plus partie, à mon sens, du travail de l'interprétation même si cela doit rentrer en ligne de compte dans le processus mental de mémorisation.
C'est cette construction progressive de la représentation que l'on se fait de l'oeuvre qui forgera notre interprétation personnelle;
Pour finir, ce qui est passionnant , c'est que l'on n'a jamais fini de découvrir de nouveaux trésors dans une oeuvre, ce qui justifie d'ailleurs les différentes versions de certains musiciens sur 20 ou 30 ans !
- Vincenticello
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Oui ben moi je suis vraiment très nul. Je joue depuis 14ans exactement aujourd'hui... Et j'ai commence à jouer les suites de Bach depuis presque autant, intensivement... Mais je suis INCAPABLE de jouer la moindre pièce de mémoire...
Est ce le fait d'avoir commence à 26a? Est ce une angoisse fondamentale devant la musique classique que je n'analyse pas?
Est ce parce que j'ai un très joli pupitre?
Est ce le fait d'avoir commence à 26a? Est ce une angoisse fondamentale devant la musique classique que je n'analyse pas?
Est ce parce que j'ai un très joli pupitre?
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Nombreux professionnels m'ont dit que plus tu as de repères mémorisés, moins tu as de chance de te planter. je me susi rendu compte que certaines fois j'avais la partoche sous les yeux, et je jouais parcoeur, mais au moment de recoller à la partition, c'était la cata, car je ne savais pas où j'en étais.solène a écrit :je ne pense pas que savoir exactement le numero de mesure serve à grand chose. le temps evidement, mais ça c'est pas très difficile. je miserai plutôt sur la forme, ça permet de savoir ou on est et où on va. le numero de mesure ne donne aucun contexte, c'est plus du par coeur pur et dur, dans ce cas autant jouer avec la partition.
ce n'est bien sûr pas suffisant de savoir ou on en est, mais également ou on va, avec la partoche qui défile devant ces yeux on rajoute l'aspect temporel qui n'est pas sur les partoches. et si tu connais vraiment ton morceau, tu devrais être capable de reprendre au milieu d'une mesure (ce n'est pas musical je le concède, mais c'est un outil parli d'autres pour être plus sûr)
- ad lib
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hum, personellement, à force de jouer par coeur, je ne sais plus où se situe ma phrase sur la partition, mais cela n'est pas gênant. Ce qu'il faut éviter c'est le semi- par coeur: jouer plus ou moins de mémoire et revenir sur la partition en cours de phrase: là on risque de se perdre et puis ça ne fait pas appel à la même forme d'attention, donc plantage possible.
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- ANN
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- Enregistré le :mar. juil. 06, 2004 9:34 am
la petite phrase au sujet du pupitre n'est pas aussi anodine qu"elle en a l'air; et l'une des difficultés du par coeur, je crois est de se retrouver à nu devant le public, sans cette sorte de rempart que symbolise le pupitre et qui nous isole de ce contact direct avec le public.
Une des étapes vers le par coeur pourrait donc bien consister à mettre le pupitre sur le côté, pour expérimenter ce vide devant soi.
Une des étapes vers le par coeur pourrait donc bien consister à mettre le pupitre sur le côté, pour expérimenter ce vide devant soi.
rien n'est sûr, mais c'est une piste!
- doMi
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- Enregistré le :mar. sept. 05, 2006 6:43 pm
C'est vrai qu'il y a quand même ce vide qui peut être source d'angoisse. Personellement, j'évite tjs de me mettre trop proche de la limite de la scène, comme ça il y a tjs 1m de sol, qui fait son effet, surtout si la salle est dans le noir, et que le trou devient encore plus surdimentionné.
"Quand on retire ce qu'on a dit, il reste toujours tout ce qu'on n'a pas dit..." Philippe Geluck
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- Enregistré le :jeu. mars 10, 2005 3:18 pm
Ca me fait penser que peut-etre il y a quelque chose à creuser pour le trac : ne pas se mettre directement en face du jury mais se décaler un peu?
Parce que les histoires de scène, ce n'est pas mon problème mais j'ai un examen à passer dans deux mois, ok, et rien que de regarder la partition je me demande comment ca va être possible car je n'y comprends rien (ce sont des doigtés de tortelier, il faut dire)
Parce que les histoires de scène, ce n'est pas mon problème mais j'ai un examen à passer dans deux mois, ok, et rien que de regarder la partition je me demande comment ca va être possible car je n'y comprends rien (ce sont des doigtés de tortelier, il faut dire)
Je ne parle pas aux cons, ca ne les instruit même pas.
- lolec
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- Stéphane
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ben quoi elles ont rien de difficiles les indications de tortelier...
ce qui travail le plus, c'est pas la mémoire des notes en fait. Au bout d'un moment de toute façon tu raisonne/résonne plus en terme de note mais de son associé à un doigté.
Quand tu joues par coeur, il y a soit le par coeur à l'oreille, le meilleurs, celui qui donne les meilleurs résultats, soit le par coeur des doigts, qui donne la musique mécanique... d'où l'utilité de s'écouter en jouant!
Isabelle R, merci d'avoir éclairé ce que je voulait dire, c'est vraiment très instructif comme approche d'un morceau!
ce qui travail le plus, c'est pas la mémoire des notes en fait. Au bout d'un moment de toute façon tu raisonne/résonne plus en terme de note mais de son associé à un doigté.
Quand tu joues par coeur, il y a soit le par coeur à l'oreille, le meilleurs, celui qui donne les meilleurs résultats, soit le par coeur des doigts, qui donne la musique mécanique... d'où l'utilité de s'écouter en jouant!
Isabelle R, merci d'avoir éclairé ce que je voulait dire, c'est vraiment très instructif comme approche d'un morceau!
Le violoncelle, c'est le contraire du loto.
C'est pas facile, c'est cher et ça rapporte rien.
C'est pas facile, c'est cher et ça rapporte rien.
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- Enregistré le :jeu. mars 16, 2006 2:58 pm
c'est bien vrai, grace au pupitre, je n'ai jamais eu le public face à moi, et je n'ai pas stressé, mais ça ne m'a pas empêché de me planter une fois, mais c'était une bonne expérience!ANN a écrit :la petite phrase au sujet du pupitre n'est pas aussi anodine qu"elle en a l'air; et l'une des difficultés du par coeur, je crois est de se retrouver à nu devant le public, sans cette sorte de rempart que symbolise le pupitre et qui nous isole de ce contact direct avec le public.
Une des étapes vers le par coeur pourrait donc bien consister à mettre le pupitre sur le côté, pour expérimenter ce vide devant soi.
Faut dire que je me retrouvais devant des parents d'élèves, pas devant un jury, c'est donc pas pareil, même si j'avais envie de donner le maximum. la prochaine fois j'essaie le parcoeur.
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- Enregistré le :jeu. mars 10, 2005 3:18 pm
j'ai plusieurs fois entendu que ses doigtés étaient très adaptés à sa main, mais pas forcément à tout le monde. Et, dans Bach (c'est l'édition que j'ai, ma première prof étant une fanatique de tortelier), ses doigtés sont hyper sophistiqués : peu de cordes à vide, pleins de démanchés pour passer de la 3ème à la 4ème puis à la 2nde position!Stéphane a écrit :ben quoi elles ont rien de difficiles les indications de tortelier...
Je ne parle pas aux cons, ca ne les instruit même pas.