Message
par Clov_Cello » sam. janv. 19, 2008 11:09 am
personnelement ce quie m'ont enseigné les grands profs avec qui j'ai "tudié et qui sont pour la pluspart concertistes (et ont donc une grosse contrainte de projection) c'est qu'il y'a trois parametres :
- La projection
- la qualité de son, qui se gère via la répartition/poids/vitesse d'archet
- le timbre, qui se gère par là main gauche
Je m'explique, tout d'abord qu'est-ce que le timbre ?
- Le timbre est défini par la quantité d'harmoniques en résonnance dans un son. Or le seul moyen de gérer cette quantité d'harmoniques réside dans le contrôle de la main gauche et majoritairement du vibrato.
Autrement dit "timbrer" un son, c'est l'enrichir en harmoniques afin de l'aider à mieux "passer" (par dessus un orchestre par exemple, ou par dessus le piano quand on est coincé entre les 2 mains, dans le cas de la musique de chambre)
Quand au travail de l'archet, bien entendu le poids des différents doigts est à gérer, mais à mon avis plus dans une optique de recherche de qualité de son que dans une recherche de timbre, car honnetement, plus tu focalise sur un point de l'archet moins ca projette.
A mon sens (et j'en suis passé par là aussi à un moment) il ne faut pas se focaliser sur ce que l'on entend au point où l'on se trouve (cad au dessus de son cello) mais sur ce que l'on veut faire passer.
Or quand tu veux projeter loin, pas de mystère, le son n'est pas et ne peut pas être "propre" depuis ton point d'écoute. Si il l'est c'est que toi ou ton violoncelle ne projettez pas assez, et par la même occasion ne timbrez pas assez.
Le secret de la projection reste l'allongement et la vitesse d'archet.
Un de mes professeurs nous parlait beaucoup de "sound quality" en Masterclasses, par ce terme il entendait surtout une bonne distribution d'archet, à savoir des longueurs et des vitesses maitrisées pour obtenir un phrasé continu ;
En conclusion, j'ajouterai tout de même que nous sommes là dans du pur débat technique (ô combien interessant je le reconnais ^^) et que la finalité de notre instrument -et de tout musique - ne réside en tout cas pas dans cette "technique du son" mais plutôt dans la facon d'user de cette maîtrise pour servir l'idée musicale que nous voulons transmettre.
En aucun cas la musique ne devrait se limiter à un assemblage de sons, plus ou moins timbrés ou avec plus ou moins de projection. On ne cherche pas "le" son, mais "les" couleurs à employer sur une toile musicale que nous souhaitons peindre à notre public.
Ne pensons pas la musique en sons, mais en poids, en espace, en temps, en couleurs...